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Ce que m’a désappris la pratique du coaching !

Une autre relation d'aide

Ce que m’a désappris la pratique du coaching… ou qu’est-ce-que le coaching professionnel en réalité ?

Notre associée cofondatrice Marie Emmanuelle Py vous dit tout !

Le coaching professionnel est une relation d’aide qui a une forme très spécifique :

Il s’agit de :

Aider une personne, une équipe ou une organisation, à travers une ou plusieurs interventions, à trouver ou construire ses propres solutions, dans la perspective d’un développement à la fois durable et global.

Cela, nous avons presque tous l’impression de pouvoir le faire, lorsqu’on nous demande de l’aide sur un sujet. Pour ma part, j’ai appris à aider de différentes manières. Pas simple à retranscrire simplement, mais voici une tentative :

(je ne parle volontairement pas ici de la différence entre une relation thérapeutique et une relation de coaching, que je développerai de manière spécifique)

En tant qu’amie, j’aide en écoutant et en essayant de comprendre, en soutenant, en étant avec, en encourageant, en donnant un autre point de vue sur la situation voire en donnant quelques conseils.

Il m’est cependant difficile de rester neutre et de ne pas m’impliquer : c’est la fameuse sympathie.

En tant que maman, j’aide par mon amour inconditionnel, en transmettant un système de valeurs qui me paraît être le meilleur, et j’accompagne « au mieux » les différents défis de la vie des enfants, en visant leur équilibre et leur autonomie, un jour.

Il m’est également difficile de ne pas être prise par les émotions intenses, ou d’accepter de leur part des points de vue qui vont contre mon système de valeurs.

En tant que manager ou chef de projet, j’aide en établissant des buts clairs dans une organisation la plus transparente possible et en permettant à chacun de se développer en tant qu’objet de production mais également personne, dans sa dynamique individuelle et collective.

Je suis cependant garante du résultat et il m’est souvent difficile de ne pas avoir de préférence pour les collaborateurs qui avancent le mieux et de ne pas être prise par les urgences quotidiennes.

En tant qu’expert ou en tant que formateur, j’aide… en répondant aux questions que l’on me pose et en transmettant mon expérience selon une ingénierie pédagogique précise.

Durant le temps imparti, il m’est souvent difficile de prendre le temps de confronter mes solutions au point de vue du demandeur : je suis plutôt dans l’explication.

En tant que mentor, j’accorde une énorme importance au caractère et au quotidien de mes « menti ». J’ambitionne de les faire grandir en confiance et en leadership.

Il m’est cependant difficile de ne pas avoir de « projet » ou d’ambition pour eux puisque leur succès est en quelque sorte mon succès.

J’imagine que c’est la même chose pour les consultants.

Il y a dans toutes ces relations d’aide des ingrédients qui font un bon coach professionnel.

C’est réellement dans l’assemblage très particulier de ceux-ci que réside la « formule » qui permet à nos coachés de rester pleinement responsables de leur choix et de leurs solutions de développement.

En effet dans ce qui précède, on peut voir deux grosses tendances :

–         Celle de savoir mieux pour l’autre ce qui est bon pour lui (position haute)

–         Celle de vouloir aider l’autre de manière excessive (position de sauveteur)

En effet, ce qu’on apprend durant nos formations en coaching, c’est avant tout une posture, qui permet d’avoir un type de relation le plus profond possible (l’alliance), des objectifs les plus affirmés possibles (ceux du coachés, sans induction de notre part), et à la fois aucune prise de contrôle sur lui.

Les outils et techniques sont importantes et différenciantes mais ce ne sont…que des outils. Tout dépend de la manière de les utiliser.

Voici ce que j’ai dû (dés)apprendre à faire :
  • Arrêter de donner des réponses toutes faites ou des solutions directes : je sais que les personnes ont les réponses à leurs propres défis. Mon rôle de coach est de les guider vers leur propre compréhension et leurs propres solutions, en posant des questions puissantes qui les amènent à réfléchir profondément.

 

  •  Me défaire d’une certaine tendance dirigiste, orientée résultat : les personnes sont plus susceptibles d’être motivés et engagés lorsqu’ils sont acteurs de leurs propres décisions et qu’ils osent prendre des initiatives. Je vise autant voire plus le processus d’autonomisation que le contenu.

 

  •  Changer de perspective. J’ai appris à rechercher la perspective de mon ou mes coachés, pour réellement comprendre leur carte du monde. Ne plus chercher à résoudre des problèmes mais à permettre des aspirations et trouver ses solutions. J’essaie de remplacer au maximum les « problèmes » par « challenges », « enjeux » ou « aspirations ». Et ce n’est pas cosmétique : rien de tel que se baser sur les forces ou réussites passées d’une personne ou d’une équipe pour les aider à visualiser leurs rêves et à développer un plan d’action concret pour les atteindre.

 

  •   Lâcher prise sur le plan d’actions. Le processus de coaching est co-créatif. Je fais confiance au cheminement unique de chaque client et respecte son rythme de développement. Encore une fois, je suis garante du processus, de ma neutralité (soutenue par une thérapie et une pratique de supervision) et de la qualité de notre relation. Mon coaché est responsable de ses choix.

 

La pratique du coaching professionnel m’a permis de remettre en question la manière dont j’aide les personnes qui viennent me voir. Bien sûr, je continue à être amie, mère, expert, … qui sont de super manières d’accompagner quelqu’un.

Mais pour pouvoir prétendre faire du coaching professionnel, j’ai dû apprendre une posture, à poser un cadre sécurisé, et surtout désapprendre à vouloir aider une personne plus, ou autrement, que ce qu’elle est prête à faire par envie ou degré de maturité.
J’ai dû désapprendre à faire le travail, à répondre, à faire plaisir ou à me faire plaisir en trouvant des solutions adaptées
J’ai dû apprendre à faire confiance à l’autre, quel que soit son degré de souffrance ou de frustration, tout autant qu’à moi. Et je n’ai fait que de belles rencontres sur ce chemin.

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Dernière modification : 28 Fév 2024

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